MAC2000 Espace Champerret 2015

Igor Kubalek est né en Moravie où il a débuté ses études artistiques, avant de les terminer à l’École des Beaux-Arts

de Paris. Peintre figuratif, il avoue avoir été influencé par Balthus, Georges Rouault, Otto Dix, Jan Zrzavý, Emil
Nolde, Lucian Freud, Elizabeth Payton et Gerhard Richter.
Ses sujets de prédilection sont des groupes de personnages tirés d’albums de photographies de famille, traités dans
des camaïeux de gris dans un style faussement naïf qui agrandit les têtes et aplatit la perspective, créant, malgré la
distance dans le temps, un sentiment d’inquiétante étrangeté.
La couleur intervient dans des portraits, cadrés très serré, mettant en scène des familiers, dans des gestes ou des
attitudes banales, que la composition rend insolites, presque anxiogènes.
LD

 Igor KUBALEK

 
Prix du Jury 2011 pour son œuvre « Pull-over violet »
 
Né le 10 septembre 1966 à Olomouc en République Tchèque, Igor KUBALEK a commencé peindre dès son enfance puis, de 1974 à 1990, a étudié à l'Ecole des Beaux-Arts de sa ville natale.
 
A son arrivée en France il suit depuis 2000 les cours de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, ceux des ateliers de Pierre EYNARD et d'ARESTAKES et de l'Académie de Judith GRATZ.
 
Il travaille par séries de facture figurative. Sa devise du moment pourrait être : "L’individu et la nature me satisfont, j’y trouve tout, de l’éternel jusqu’à l’obsolète".
 
Pour l'ensemble de son œuvre, il se réfère au néologisme  "Androidognosie" Le résume de son esthétique est écrit dans « Notre Discours ».
Son expressivité se nourrit des œuvres des anciens maîtres du Quatro et Cinquicento et de la renaissance allemande. Les artistes contemporains qu’il estime le plus sont Richard Diebenkorn, Gerhardt Richter, Elisabeth Payton, Philippe Pasqua, Eric Fischl, The New Leipzig School. Les artistes modernes qui lui correspondent le  mieux comptent parmi eux Jan Zrzavy, Emile Nolde, Lucien Freud, Otto Dix, Georges Rouault, Balthus.
 
Igor KUBALEK expose régulièrement au Salon des Médecins Peintres à Paris.
Exposition individuelle en 2010 au Foyer de la Maison de la Radio de France ("les méditations sur papier"), au TIM Art Gallery Paris ("les peluches") et en 2011 Olomouc Galerie Oldricha Simacka, Opéra d'Olomouc, République Tchèque ("le monde lointain").
 

Exposition « UNE ÉPOQUE FORMIDABLE » Igor Kubalek est un artiste contemplatif qui travaille par cycles. Cette exposition présentée ici dévoile ses peintures du cycle inspiré par sa foi chrétienne et son européanisme déiste identitaire... J.P. Deleste

 La Nouvelle Arcadie

L’âme est un paysage, et le monde d’Igor Kubalek une fantaisie, selon le mot du peintre. Un rêve
éveillé peuplé de nymphes, de chimères, d’anges et de saints. C’est L’Arcadia de l’antiquité classique
chantée par Virgile. Cet âge d’or que les anciens ont décrit comme un lieu primitif. Quand l’homme
vivait en harmonie avec la Nature.
Comme un chant d’amour où le corps et l’âme jubilent, l’univers de Kubalek est une extase. La mort
n’est pas un événement. L’essentiel est invisible pour les yeux.
Pourquoi la peinture ?
Igor Kubalek est médecin. Une pratique exigeante qu’il défend comme un art. Lui qui dit parler
plusieurs langues sans les habiter vraiment, déclare trouver dans la confrontation avec la toile un
espace de liberté absolue.
Et la couleur ! Il lui confère une vraie charge émotionnelle, énergétique, des pouvoirs structurants,
face à la ligne « qui n’existe pas dans la Nature ».
Et puis, contrairement à la photographie où l’image est prise au déclencheur, « en peinture, le temps
ne s’arrête pas » dit‐il.
Le tableau se donne à voir et à vivre comme une expérience, tout à la fois sensuelle et spirituelle.
Si le peintre murmure en sourdine la fin inévitable de notre passage sur Terre, la farce n’est jamais
loin, légère et salvatrice, profondément revitalisante.
A l’insoutenable légèreté de l’être, le peintre oppose le « tout se rejoue sans cesse ». Une invite à
refonder autrement notre rapport au monde.
Marie Girault, critique d’art
Janvier 2017

Igor Kubalek mac2000 2015

 le 19 juillet 2013

Bonjour Igor et René, 

Tout d’abord, je voulais vous remercier de votre envoi. C’est avec  grand intérêt que j’ai lu votre manifeste des « témoins de l’Epoque Formidable » plein de références à l’Histoire de l’ART. Je pense que votre philosophie est assez sage. Oui, que les artistes conservent leur individualité fait partie intégrante de la liberté à sauvegarder, malgré l’uniformisation et la mondialisation de l’art actuel. La révolution amorcée dans le monde de l’art est, j’en suis persuadée, en train de reculer car le public, si participatif soit-il aux œuvres ludiques, est lucide,  n’aime pas que l’on se moque de lui, même avec de grands concepts susceptibles de défendre l’œuvre d’art. 
Les collectionneurs veulent de la Beauté et de l’évasion. L’art volontairement éphémère (land art), comme son nom l’indique ne laissera pas de trace, contrairement à ce que vous soutenez « au commencement était le verbe, à la fin il sera l’image ». Oui mais si l’image disparaît aussi ….. Les procédés d’entretien et de conservation de certaines œuvres d’art contemporain ne sont pas au point non plus (les bancs de BOLTANSKI au parc Montsouris, le téléphone de Sophie CALLE au Pont du Garigliano) et faute d’entretien ces œuvres périront aussi, quel que soit l’intérêt des théories qui soutendent ce type de création. 
Bien sûr, votre « mimétisme esthétique » est limité à votre perception à vous et vous voudriez faire partager à d’autres et les toucher tout au moins dans la résonnance provoquée à leur vécu. Ce jeu de rôle ne peut pas marcher à tous les coups et je pense que votre forme d’art d’adresse à un public particulier : c’est en cela que vous conservez votre individualité tant humaine qu’artistique. 
Certains ont voulu « désacraliser » l’œuvre d’art tel Carl ANDRE, avec ses sols de métal permettant de « marcher » sur celle-ci. D’autres n’ont eu de cesse de rechercher l’art en dehors de toute fioriture (Donald JUDD et les minimalistes). Vous êtes, quant à vous, et si j’ai bien compris, de simples  « explorateurs-interprètes » des objets que vous reproduisez en tant que tel mais aussi que vous mettez en scène. Vous n’avez pas d’autres ambitions. Votre conception objective et dynamique  de l’art reste modeste (les autodidactes sont admis dans votre cercle) avec un zeste d’humour. Vous ne prétendez pas être parfaits : vous n’êtes pas des Dieux.
J’espère ne pas avoir déformé votre positionnement en tant qu’artistes après cette brève reformulation de votre manifeste dans laquelle je vous livre en même temps mes réflexions. 
Je ne peux pas signer ce manifeste, comme je n’en signerai aucun d’aucun mouvement artistique, même de peintres que j’expose (je n’ai pas signé celui des Amis du Salon d’Automne). Je me positionne comme les personnes que vous voulez toucher et je fonctionne au coup de coeur. 
Actuellement, la galerie fait des expositions collectives thématiques. Je vends peu  et je n’ai pas encore une clientèle attitrée de collectionneurs. 
Aussi, après 2 ans d’existence, ai-je décidé de changer de stratégie et de louer mes cimaises et mes prestations de services à des groupes d’artistes qui, dans leur ensemble me plaisent, mais je n’organise pas d’expositions monographiques.  
Par ailleurs, la galerie possède un stock d’œuvres importantes (dessins, toiles …) et je souhaite vendre ce stock et avoir un roulement de marchandises, car bientôt je vais avoir un problème de place. De plus, sur ce type de marchandises, j’ai plus de marges de négociation que sur des œuvres en dépôt. Donc, à plus ou moins long terme, mon objectif est de pouvoir vivre de mon métier. 
J’ai aussi comme projet de me spécialiser dans le surréalisme (Léonor FINI, Lucien COUTAUD, Marc JANSON) et de continuer à soutenir et promouvoir l’artiste Jean TOTH, peintre de la danse décédé en 1972. 
Ce n’est pas pour autant que je laisse tomber mes thèmes, mais j’en ferai moins souvent et peut-être pas dans toute la galerie. Je les mélangerai avec mon stock permanent. Tout cela sera annoncé sur mon site www.galeriegbb.com.
Enfin, pour ma part, je cherche plutôt à faire partie maintenant d’un groupe de galeristes, type Comité Professionnel des Galeries d’Art (syndicat national des galeries d’art moderne et contemporain créé en 1947). Encore faut-il que je trouve à me faire parrainer. 
Vous comprendrez pour toutes ces raisons que je ne signe pas votre manifeste. Pour ce qui est de votre publicité, je sais que votre mouvement existe et au besoin, je peux essayer de vous trouver des compagnons de route susceptibles d’y adhérer, lors des différents contacts que je peux avoir avec des artistes. 
Vous souhaitant une bonne continuation dans vos recherches artistiques, 
Je vous adresse mon meilleur souvenir Galerie Béatrice Bellat 103 rue Lamarck 75018 – Paris. 
 
 
Zdeněk Moupic présente Igor Kubalek à Olomouc, avril 2011
 
Igor Kubalek est un auteur contemplatif qui travaille par cycles. Cette fois, il nous montre dix huit tableaux de la série « Le songe d'une nuit d'été », sous-titrée « Un monde lointain », librement inspirée par la pièce de William Shakespeare.
 
Il s'agit d'une compilation de monotypes et de peintures à l’huile sur chromolux – papier de haut grammage avec une surface céramique. L'artiste utilise l'interaction originale d'une surface non-absorbante et la peinture à l'huile pour jouer avec la couleur – il créé des couches de glaçure semblables à l'aquarelle, du dripping, il façonne la peinture avec un couteau et il homogénéise par des touches énergiques de brosse. 
 
Il est interessant de voir que dans ses images riches en couleur, il lui suffit de trois teintes. La création figurative stylisée d'Igor Kubalek s'approche de certains auteurs de la New Leipzig School, comme Neo Rauch ou Norbert Brisky. 
 
Sa sensibilité de peintre le rattache au mouvement américain du Bad painting. Nous pouvons même trouver certaines inspirations dans l’oeuvre de Gerhard Richter (surtout dans l'exploration de la matière colorée, des couches, coulées et empâtement), ou avec l’œuvre de Lucian Freud avec qui il partage l'expression impulsive et le penchant pour les points de vue inhabituels du corps humain, distorsions et raccourcis de perspective. 
 
Pour mieux habiller les impressions qui l'habitent, il est utile de connaître la citation de l'auteur Marguerite Yourcenar : « l'humain me satisfait, j'y vois tout, jusqu'à l'éternel », qu'il complète par « et la nature me satisfait aussi, mais jusqu'à l'obsolète ». 
 
En espérant que vous apprécierez cette exposition.

Zdeněk Moupic o Igoru Kubálkovi v Olomouci, duben 2011
Igor Kubálek je přemýšlivý autor, pracující v cyklech. Zde nám představuje práce z cyklu „Sen letní noci“ s podtitualem Vzdálený svět, volně inspirovaný Shakespearovým Snem noci svatojánské.
Je to soubor monotypů a maleb olejem na chromoluxu – obalovém kartonu se speciálním keramickým povrchem. Méně obvyklé spojení nesavého podkladu a olejových barev autor využívá ke svým hrám s barvou – vytváří v obrazech lazurní vrstvy podobné akvarelu, používá dekalk, dripping, pracuje se špachtlí a to vše završuje energickým nanášením barvy štětcem. Stojí rovněž za povšimnutí, že si ve svých barevně bohatých malbách autor často vystačí jen s odstíny třech barev.
Igorova stylizovaná figurální malba má blízko k některým autorům Nové lipské školy, například k Neo Rauchovi, či Norbertu Briskymu. Svým výtvarným názorem se autor hlásí též k zástupcům americké Bad painting. Určité paralely lze také najít s dílem Gerharda Richtera ( to především využitím účinků barevné hmoty, vrstvením a stékáním barev, prací se špachtlí), či s tvorbou Luciana Freuda, se kterým má autor společný expresivní náboj a zálibu v neobvyklých pohledech na lidské tělo, distorzích a perspektivních zkratkách.
Abychom se do vystavených prací dokázali dobře vcítit, může být dobré znát výrok francouzské spisovatelky Margarite Yourcenar, který malíř přijal za svůj: „Jednotlivec mi postačuje. Vidím v něm vše – až na věčnost.“ Autor dnešní výstavy k němu dodává: „…a i  příroda mi stačí, a to až do zastaralosti.“

 

 


Michel Arouimi  L’énigme de la vie sous le pinceau d’Igor Kubalek.

Fasciné par le caractère « énigmatique » de la vie et par son « unité naturelle, médicale ou culturelle », Igor Kubalek destine ses œuvres à une sorte de dialogue où interviendrait le spectateur, libre d’ouvrir les « portes » de ces œuvres pour y « dire son histoire ». (Propos du peintre, mis en ligne le 1er avril 2010, sur le site « espaceas.com ») C’est en effet notre histoire que ces œuvres mettent en scène : l’histoire de notre monde, aussi bien que notre histoire personnelle, dont l’apparente originalité serait un leurre. Le lien de tous les êtres se vérifie d’ailleurs dans la valeur exemplaire des mythes, auxquels chacun peut confronter son destin personnel. Un tableau de Kubalek, inspiré par le mythe de la Sirène,.....

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AROUIMI Michel, 

Maître de Conférences en Littérature Générale et Comparée Université du Littoral. Domaines de recherche : Les mythes premiers, les réminiscences bibliques, le rapport de la violence et du sacré : domaines français, anglais, allemand, italien. 

Ouvrages : L’Apocalypse sur scène.

Magies de Levi : L’expérience picturale et littéraire de Carlo Levi, confrontée aux leçons de Rimbaud, Tolstoï, Melville et Xue Xiake. 

Les Apocalypses secrètes : Shakespeare, Eichendorff, Rimbaud, Conrad, Claudel, Tchékhov, Ramuz, Bosco, Carlo Levi.

Vivre Rimbaud.

Effets de Serre